Texte grec :
[40] Τίς Εὔνοστος ἥρως ἐν Τανάγρᾳ καὶ διὰ τίνα αἰτίαν τὸ ἄλσος αὐτοῦ
γυναιξὶν ἀνέμβατόν ἐστιν;
Ἐλιέως τοῦ Κηφισοῦ καὶ Σκιάδος Εὔνοστος ἦν υἱός, ᾧ φασιν ὑπὸ νύμφης
Εὐνόστας ἐκτραφέντι τοῦτο γενέσθαι τοὔνομα. Καλὸς δ´ ὢν καὶ δίκαιος οὐχ
ἧττον ἦν σώφρων καὶ αὐστηρός· ἐρασθῆναι δ´ αὐτοῦ λέγουσιν Ὄχναν, μίαν τῶν
Κολωνοῦ θυγατέρων, ἀνεψιὰν οὖσαν. Ἐπεὶ δὲ πειρῶσαν ὁ Εὔνοστος ἀπετρέψατο
καὶ λοιδορήσας ἀπῆλθεν εἰς τοὺς ἀδελφοὺς κατηγορήσων, ἔφθασεν ἡ παρθένος
τοῦτο πράξασα κατ´ ἐκείνου καὶ παρώξυνε τοὺς ἀδελφοὺς Ἔχεμον καὶ Λέοντα
καὶ Βουκόλον ἀποκτεῖναι τὸν Εὔνοστον, ὡς πρὸς βίαν αὐτῇ συγγεγενημένον.
Ἐκεῖνοι μὲν οὖν ἐνεδρεύσαντες ἀπέκτειναν τὸν νεανίσκον. Ὁ δ´ Ἐλιεὺς
ἐκείνους ἔδησεν· ἡ δ´ Ὄχνη μεταμελομένη καὶ γέμουσα ταραχῆς, ἅμα μὲν αὑτὴν
ἀπαλλάξαι θέλουσα τῆς διὰ τὸν ἔρωτα λύπης, ἅμα δ´ οἰκτείρουσα τοὺς
ἀδελφοὺς ἐξήγγειλε πρὸς τὸν Ἐλιέα πᾶσαν τὴν ἀλήθειαν, ἐκεῖνος δὲ Κολωνῷ.
Κολωνοῦ δὲ δικάσαντος οἱ μὲν ἀδελφοὶ τῆς Ὄχνης ἔφυγον, αὐτὴ δὲ
κατεκρήμνισεν ἑαυτήν, ὡς Μυρτὶς ἡ Ἀνθηδονία ποιήτρια μελῶν ἱστόρηκε. Τοῦ
δ´ Εὐνόστου τὸ ἡρῷον καὶ τὸ ἄλσος οὕτως ἀνέμβατον ἐτηρεῖτο καὶ
ἀπροσπέλαστον γυναιξίν, ὥστε πολλάκις σεισμῶν ἢ αὐχμῶν ἢ διοσημιῶν ἄλλων
γενομένων ἀναζητεῖν καὶ πολυπραγμονεῖν ἐπιμελῶς τοὺς Ταναγραίους, μὴ
λέληθε γυνὴ τῷ τόπῳ πλησιάσασα, καὶ λέγειν ἐνίους, ὧν ὁ Κλείδαμος ἦν, ἀνὴρ
ἐπιφανής, ἀπηντηκέναι αὐτοῖς τὸν Εὔνοστον ἐπὶ θάλατταν βαδίζοντα
λουσόμενον, ὡς γυναικὸς ἐμβεβηκυίας εἰς τὸ τέμενος. Ἀναφέρει δὲ καὶ
Διοκλῆς ἐν τῷ περὶ ἡρῴων συντάγματι δόγμα Ταναγραίων, περὶ ὧν ὁ Κλείδαμος
ἀπήγγειλεν.
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Traduction française :
[40] Qu'est-ce que le héros Eunostus à Tanagre? et pourquoi les femmes ne
peuvent-elles pas entrer dans le bois qui lui est consacré ?
Eunostus eut pour père Élieus, fils de Céphisus et de Sciade. La nymphe
Eunosta, qui l'avait nourri, lui donna son nom. La pureté et même
l'austérité de ses mœurs égalaient sa justice et son intégrité. Ochna, sa
cousine, une des filles de Colonus, devint amoureuse de lui et le pressa
de consentir à ses désirs. Eunostus rejeta sa proposition avec horreur, et
alla trouver les frères d'Ochna pour s'en plaindre ; mais elle l'avait
prévenu, en l'accusant lui-même, auprès d'eux, de lui avoir fait violence.
Elle les irrita tellement contre lui, qu'ils le tuèrent dans une
embuscade. Ils étaient trois, et se nommaient Ochnus, Léon et Bucolus.
Elieus fit jeter dans les fers les meurtriers de son fils. Bientôt Ochna,
touchée de repentir et livrée aux plus cruels remords, soit pour se
délivrer des peines que lui causait un malheureux amour, soit par
compassion pour ses frères, alla tout découvrir à Élieus, qui lui-même en
instruisit le père d'Ochna. Colonus condamna ses trois fils à l'exil, et
Ochna se précipita volontairement du haut d'un rocher. C'est ainsi que le
rapporte Myrtis, citoyenne d'Anthédon, connue par ses poésies. Les
Tanagriens étaient si attentifs à écarter les femmes du temple et du bois
sacré d'Eunostus, que, lorsqu'il arrivait des tremblements de terre, des
sécheresses ou d'autres accidents de cette nature assez ordinaires, ils
recherchaient avec le plus grand soin si quelque femme ne s'en était pas
secrètement approchée. Quelques auteurs même, du nombre desquels est
Clidamus, écrivain d'une grande autorité, disent avoir rencontré Eunostus
qui allait se laver dans la mer, parce que femme était entrée dans son
bois sacré. Dioclès, dans son Commentaire sur les temples des
demi-dieux, rapporte un décret des Tanagriens relatif à la déclaration
qu'en avait faite Clidamus.
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